SchmidtRubin F11
Calibre: 7.5x55 (GP11)

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standStand de tir de Saint Georges
300m:    20 cibles électroniques
50m PC:  24 cibles électroniques
50m:     18 cibles électronique
25m:      6 chariots de 5 cibles
10m:     24 cibles électroniques (C10)
         24 cibles électroniques (P10)
PN:      5 cibles à 100m
         15 cibles à 50m

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Exercices de l'Arquebuse et de la Navigation (EAN)
Nommée Arquebuse Genève dans les compétitions de tir
Association fondée en 1474
 
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Fusil à aiguille 1855  

Fusil à aiguille 1855  

  

Fusil à aiguille 1855



Fusil expérimental à chargement par la culasse de l'époque 1855

Le fusil d'essai à aiguille centrale que je vous présente aujourd'hui est le numéro 179 de notre inventaire. C'est une pièce très bien décorée et presque unique puisqu'elle porte le numéro 2 sous le canon. Cette pièce, et le fusil semblable portant le numéro 1 qui se trouve au musée d'Art et d'Histoire de Genève, sont les 2 seules pièces que je connaisse de ce type en Suisse. Lors de la dernière présentation, je vous ai montré 2 pistolets à poudre noire dont l'un était équipé d'un silex pour la mise à feu et l'autre d'un système de mise à feu plus évolué avec la capsule faisant partie des armes anciennes à poudre noire. Cette fois-ci ce n'est plus un chargement par la bouche de l'arme comme précédemment, mais par la culasse que l'on charge, ce qui constitue un premier pas vers les armes modernes à recharge rapide. Donc avant, le fusil était chargé par la bouche, l'arme étant obligée d'être en position verticale, puis dès les années 1860-70, c'est par l'arrière du canon que les armes sont être chargées avec l'avantage de pouvoir garder la position initiale. Une autre différence apparaît : ce n'est plus de la poudre noire mise au moyen d'une poire à poudre et d'une balle poussée par une baguette qu'il faut pour armer le fusil, mais simplement la recharge se fait au moyen d'une cartouche combustible en papier comportant l'amorce, la poudre et la balle. La cartouche glissée dans la chambre à cartouche et l'arme refermée, le fusil est prêt au tir, c'est beaucoup plus rapide. L'apparition de la culasse basculante vers le bas comme pour les carabines de chasse, précède les culasses mobiles tombantes puis rectilignes, à leviers et magasins fixes. Ces culasses mobiles annoncent à leur tour l'arrivée des armes semi-automatiques et automatiques modernes.

Cette arme no 2 se développe au moment où de grands changements vont se produire dans notre armée suisse, les armes cantonales faites par des armuriers locaux disparaissent. Un petit rappel : il y a 200 ans, nous sommes en 1813, tout juste après le démantèlement de l'empire napoléonien suivi de l'occupation plus ou moins libératrice des Autrichiens, le pays est en ruine mais redevient autonome, l'armée doit être reconstruite puisque les arsenaux ont été pillés et les caisses vidées. Les négociations de 1814 et 1815 à Vienne et à Paris vont permettre grâce à notre compatriote, Monsieur Pictet de Rochemont, d'obtenir la reconnaissance par les autres pays vainqueurs du statut de nation neutre et armée défendant ses frontières celle de la Suisse. Cette Suisse nouvelle aux 22 cantons et aux frontières redessinées signe le pacte fédéral en 1815 après une interminable Diète à Zurich qui durera d'avril 1814 au 7 août 1815 qui va finir par mettre tout le monde d'accord. L'armée dès 1817 change ses pratiques, avant cette date, chaque canton devait fournir un contingent et l'équipait pour participer aux manœuvres fédérales, cette pratique change progressivement. Trente ans plus tard, la nouvelle constitution votée en 1848 juste après la guerre du Sonderbund, qui démontra l'importance d'une armée fédérale pour la paix intérieure, va promulguer une série d'ordonnances ouvrant la voie à une nouvelle organisation militaire celle de 1850 plus centralisatrice. L'armée devient obligatoire pour tous, et il y a création de trois classes d'âge ce qui oblige les hommes en Suisse de servir de 20 à 44 ans quelques semaines par an. Toutes les troupes en service doivent afficher uniquement le drapeau rouge à croix blanche. Un conseiller fédéral va s'occuper de l'armée, il a la compétence pour l'instruction, l'équipement, l'armement et la gestion du patrimoine.

Nos spécialistes des armes vont être les premiers à comprendre la nécessité de diminuer le calibre des canons et des balles de nos fusils et carabines, ils vont faire des essais concluants et créer la carabine M1851 entièrement fabriquée en Suisse et donc plus d'origine française ou belge comme précédemment. Le calibre des armes d'épaule utilisées en suisse, qui était de plus ou moins 18 mm va passer de 18 à 10,4 mm, innovation qui fit rire nos voisins qui pensaient que c'était pour faire des économies, et l'on rit quelque temps puis on nous copia ! Cette carabine révolutionnaire pour son calibre n'avait pas les perfectionnements des armes modernes de l'époque et se rechargeait encore par la bouche. Mais 18 ans plus tard, nous avions rattrapé notre retard dans la conception et la fabrication des armes et le Vetterli fabriqué et adopté par notre armée fera sensation dans toute l'Europe pour ces nombreuses innovations.

Voici les caractéristiques techniques de cette arme :
Fusil suisse d'essai à culasse et à aiguille centrale fabriqué vers 1855.
L'origine suisse de cette arme est attestée par une fixation en bout de canon pour la baïonnette réglementaire du fusil M1851 par contre son fabricant est inconnu.
Marques : un chiffre 2 sous le canon et sur le levier de manœuvre de la culasse un autre chiffre le 762 sur la plaque de couche.
Description de l'arme : elle est en 2 parties la crosse peu pentée à joue de noyer zébré garnie de hachures qui possède à l'arrière le logement du cylindre à aiguille dont l'aiguille est cassée, dans sa partie antérieure une loge pour supporter le canon mobile, dessous un levier pour manœuvrer le canon, un trou de part en part avec une goupille est là pour maintenir ou séparer les deux parties. La partie arrière du canon a une pièce de corne qui termine la crosse.
Canon : longueur 784mm octogonal dans son premier ¼ puis rond est de calibre 17 mm, 16 rayures hélicoïdales, bronzage chocolat. Logement pour la baïonnette suisse du M1851 est en bout du canon sur le côté droit.
Sous garde : pièce massive en corne avec prise de doigts. Cette pièce rare a été cassée et recollée ce qui n'enlève rien à son élégance.
Hausse : à cadran de type suisse graduée sans chiffre.
Guidon : classique monté en queue d'aronde.
2 anneaux de bretelle une sur la crosse et l'autre sur le canon.
Décors : poignée de crosse quadrillée, toutes les pièces et parties en fer sont gravées ou ciselées aux motifs de feuillage, rinceaux et volutes. C'est une très belle arme. Son fonctionnement est difficile à décrire il faut le voir.

L'archiviste Rémy Mattenberger.