| Fusil à barillet 6 coups du bandit Corse Spada
Fusil à barillet 6 coups du bandit Corse Spada
Les fusils ou carabines à barillet apparurent vers le milieu du 19ème siècle. Colt, Lefaucheux, Webley-Fosbery et St. Etienne, sont des constructeurs connus de ce type d'armes. A simple action puis double action enfin semi-automatique, ces armes vont être en concurrence avec les fusils ou carabines à magasins tubulaire contenant plus de 6 coups. Chez nous, le Vetterli 1878 11 coups dans le magasin tubulaire, ce fusil d'ordonnance avait conquis notre état major entre autre pour sa grande capacité de chargement. Pour revenir aux armes longues à barillets, le Colt sporting rifle à 6 coups par exemple, était en concurrence dans l'armée américaine avec la fameuse carabine Winchester, nous sommes à la fin de la conquête de l'Ouest contre les indiens, Sioux et Cheyenne. La carabine à levier 15 coups, à magasin tubulaire sous le canon avec la performance de tirer en 10 secondes ses 15 paressait bien placée pour l'emporter. Malheureusement pour elle la « Winchester » n'eu pas le succès escompté à cause des problèmes balle et de munition pas assez puissante.
Revenons à notre carabine à barillet du bandit Spada de longueur totale 1025 mm qui a un canon octogonal de 635mm de longueur et est de calibre 10,5. La hausse de cette arme est une encoche soudée sur la carcasse, le guidon un triangle monté en queue d'aronde. Le canon est lui-même bronzé façon brillant, l'arme est produite en petite série par la manufacture L.E.G. de Liège en Belgique au début du 20ème siècle. Son propriétaire est Monsieur Spada connu comme bandit corse. Voici sa biographie express « André SPADA né le 13 février1897 à Ajaccio, mort guillotiné le 21 juin 1935 à Bastia. Il était de père Sarde et de mère Corse. Il est un des 9 enfants de la famille Spada. Celle-ci vit d'abord à Ajaccio puis va s'installer dès 1909 dans le village natal de la mère d'André Spada, à Lopigna. Il a une enfance sans histoire et nous le retrouvons adolescent honnête et travailleur. Dès 17 ans, il va apprendre le métier de son père bûcheron charbonnier. Il abandonnera ce métier à ses 20 ans en 1917 pour partir en France servir l'armée française comme artilleur, il va acquérir la nationalité française au passage. Il est condamné comme déserteur puis amnistier en 1918. Il se rengage pour aller se battre pour la France en Syrie d'où il sera libéré de ses obligations militaires 3 ans plus tard mai 1921. Rentré au pays il ne vux plus exercer le métier qu'il a appris et, sans emploi, il va postuler pour devenir douanier, mais sa vie va basculer un an plus tard. Un soir d'octobre 1922 toujours sans emploi, pour défendre un ami, qui allait se faire arrêter, il tire sur un des gendarmes et le blesse mortellement. L'ami et lui-même vont prendre le maquis pour ne pas se faire arrêter et c'est le début de la cavale et de la descente aux enfers. André Spada va devenir l'un des plus terrible hors-la loi de son époque. Il va assassiner par jalousie, attaquer des fourgons postaux, et terroriser à tel point sa région que sa tête sera mise à prix, mais sans résultat. Enfin une mission d'un haut gradé de l'armée française, le général Fournier, est mise sur pied pour déloger Spada de Lopigna et de sa région. Suite à celle-ci, Spada sera contraint de partir errer dans le maquis loin de ses terres, ce qui l'incitera à se rendre aux autorités tenaillé par la faim et pris par le remord, il va se rendre aux autorités sans arme et avec une grande croix de bois attachée au coup dans un état proche de la folie, nous sommes le 22 mai 1933.
Jugé sans tenir compte de son état, il sera guillotiné à 4 heures de l'après-midi le 21 juin1935 à Bastia.
L'arme de Spada est un fusil semi-automatique à barillet 6 coups, de calibre 10,5, et de fabrication Belge comme déjà dit, il a été donné aux EAN par le capitaine Gras commandant de gendarmerie à St. Julien en genevois, en 1950.
Encore un petit mot, ce capitaine était pendant la 2ème guerre mondiale le garde du corps du général de Lattre de Tassigny sa formation initiale était instituteur comme quoi cela peut mener à tout !
L'archiviste Rémy Mattenberger
|