| Pistolet à coffre et à silex
Pistolet à coffre et à silex
Le pistolet que je vous présente aujourd'hui est un pistolet de marine, d'origine belge ou français, il n'a aucune marque distinctive sur l'objet.
Cette arme numéro 217 à notre inventaire pourrait être issu de la fabrique d'armes de Liège en Belgique ou de celle d'armes de marine de Tulle en France.
Ce pistolet de belle facture, dont le canon rond est en laiton, est dit en bec de canard ou en tromblon parce que la bouche de celui-ci est plus large que le début du canon, l'avantage d'une bouche évasée est évident pour le rechargement de l'arme sur un bateau qui tangue.
Ce n'est pas pour l'esthétique que le canon est en laiton, mais ce matériau a été choisi parce qu'il résiste mieux à la corrosion de l'eau salée que le fer qui rouille. La bouche du pistolet, qui est renforcée par une surépaisseur en forme anneau plus un liseré décoratif , ils assurent la solidité du canon. Deux brides de laitons soudés sur le côté du canon sont là pour tenir la baguette, celle-ci se terminant par un petit cône en laiton, typique des pistolets de marine. Cette arme, avec un coffre creux au tonner permettant d'emmancher la crosse de noyer filigrané d'arabesques de fils d'argent sur les trois côtés, est une arme raffinée pour officiers.
La partie en bois, est en forme de bec recourbé avec des joues plates, le chien porte silex est à cur comme les Anglais aimaient à le faire.
Pourtant les dessins qui ornent cette arme sont typiques de la révolution.
Effet sur le tonner, on trouve des motifs à caractère révolutionnaire : faisceau de licteur, hampes et drapeaux en trophées et tambour. Ce décor allégorique nous dit que la fabrication et la gravure de cette arme son post révolutionnaire soit 1810 ou 20. Pendant la révolution de 1789 les gents avaient autres choses à faire que de décorer des armes.
Le pontet et la queue de détente, la batterie et le chien forment l'essentiel des pièces en fer de cette arme.
A l'arrière du porte silex une pièce peu courante, la targette bloqueuse de chien permettant d'armer celui-ci sans risquer le départ du coup accidentel, une sécurité bienvenue pour cette arme souvent glissées sous la ceinture lors de l'abordage. Cette arme est à poudre noire et la mise à feu se fait par un silex, le système « silex » pierre qui frappe le métal date des années 1650 pour les premiers modèles, mais il sera utilisé pendant plus de 200 ans.
Le canon tromblonné du pistolet, comme celui de l'escopette ou du puissant mousquet est capable de tirer des billes de plomb ou des bouts de métal, plutôt qu'une balle.
Ces armes à canons « ouverts » sont très dangereuses à courte distance, la bouche dispersent tout au tour du canon et touche facilement plusieurs cibles à la fois.
Sur ce modèle, il est possible de transformer ce pistolet en une petite épée grâce à un ingénieux système de baïonnette pliante à ressort.
Cette particularité, qui fait aussi la valeur de cette arme, s'actionne grâce au coulissement du pontet vers l'arrière de 2 ou 3 millimètres, ce qui permet de libérer la lame qui va se projeter vers l'avant. Donc après la poudre, le fil de la lame, ingénieuse arme.
Pistolet à coffre et à silex de marine probablement belge de Liège 1810-20 ou français.
Longueur 233mm
Canon et coffre 165mm pas de hausse ni de guidon
Calibre 18 au départ 22mm à l'arrivée
Munition mitraille de plomb
Pontet décoré mobile qui permet la libération une baïonnette comme un couteau à cran d'arrêt.
Poids 626 g
Merci de votre attention.
L'archiviste Rémy Mattenberger
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